LES PALMES DE M SCHUTZ

1894. Pierre Curie et son ami Gustave Bémont poursuivent tranquillement, en leur laboratoire de l’École de physique et de chimie de Paris, des recherches qui ne satisfont point leur directeur Rodolphe Schutz, désespéré de voir ainsi s’évanouir ses chances d’obtenir les Palmes académiques. Celui-ci décide donc de leur adjoindre Marie Sklodowska, brillante diplômée, qui, très vite, bouscule leurs habitudes. Pierre doit se livrer à des prouesses d’improvisation pour justifier face au recteur de Clausat la présence de nouvelles préparations d’apparence incongrue, qui sont en fait des explosifs destinés aux résistants polonais.

Alors que Gustave démissionne pour consacrer ses talents à l’industrie, plus lucrative, Pierre épouse Marie, à la fois par amour et pour lui accorder une nationalité française qui lui permettra de poursuivre ses travaux en toute sérénité. Ces travaux à deux les conduisent à constater l’émission par l’uranium d’une énergie spontanée, sans intervention artificielle, d’origine physique et non chimique. Cette théorie de la radioactivité ne trouve que réticences à l’Académie des Sciences, la démonstration n’en ayant pas été établie. Après que Marie ait donné naissance à une petite fille, Irène, les deux chercheurs constatent, avec l’aide involontaire et le bon sens de leur femme de ménage Georgette, que le mélange de roche et d’uranium de la pechblende est encore plus radioactif que l’uranium seul.

Ils s’en font donc livrer deux tonnes, au grand dam de Schutz qui, désemparé devant leur silence et son ignorance de leurs avancées, se surprend lui-même à être si brillant devant ses collègues de l’Académie, impatients et hostiles. Gardés par l’armée, puisque la raison d’État a été invoquée, Pierre et Marie vont révolutionner le monde scientifique avec la découverte du radium, trois millions de fois plus radioactif que l’uranium. En route pour le Prix Nobel puisque Schutz, lui, a enfin obtenu ses Palmes !