Vienne, au début de ce siècle. Stefan, dandy fatigué, revient chez lui, un duel sur les bras. Il pense esquiver le duel (avec un mari offensé) et partir le lendemain avec son valet de chambre. Ce dernier lui remet une lettre arrivée dans la soirée. Cette lettre, une lettre d'amour, va faire prendre conscience à Stefan de sa vanité, sa médiocrité, sa lâcheté.

 Au fur et à mesure qu'il déchiffre dans le silence de la nuit ce message d'admiration et de tendresse, nous revivons le drame de Lisa, sa jeune voisine si vivement troublée par le brillant pianiste qu'il était alors. Lisa, avec une fidélité touchante, n'aima que Stefan, voulut lui consacrer toute sa vie, mais après une nuit passée avec lui, elle vécut des années sans le revoir ni même tenter de le retrouver.

 Poursuivant sa lecture, Stefan apprend que Lisa eut un enfant de lui, accepta de se marier pour que cet enfant fût élevé dans de bonnes conditions, puis le revit un soir au cours d'une brillante soirée à l'Opéra de Vienne.

 Stefan se souvient alors de cette ravissante jeune femme venue le retrouver, sans se faire connaître, et il est atterré de n'avoir pas fait le rapprochement avec la jeune Lisa, rencontrée dix années plus tôt. En post-scriptum à la lettre inachevée, et se terminant pur ces mots : « Si seulement. », Stefan lit avec stupeur que Lisa vient de succomber à l'épidémie de typhus qui a emporté aussi leur fils. Une religieuse a adressé cette lettre à son destinataire. Devant l'étendue de son échec, Stefan renonce à fuir. Il se battra en duel.