Nuit d'ivresse

Animateur vedette de l’émission de télévision «L’affaire est dans le sac», Jacques Belin fête abondamment au champagne le «Dandy d’or» de la courtoisie française dont il est lauréat. Puis il se rend dans une gare où il doit attendre sa fiancée, qui arrive au dernier train. Au buffet, il lie conversation avec une jeune femme, Frede. Elle, elle n’attend personne.

Elle sort de prison. À la voir avec ses cheveux rouges, son imperméable jaune et ses manières frustes, il la trouve plutôt vulgaire et n’a qu’une envie : se moquer d’elle. Il devrait en rester là, mais la griserie du moment en décide autrement. Jacques ayant raté le train de la fiancée, Frede et lui ne vont pas se quitter de la nuit. Ils traînent dans un bar à Belleville puis, fortement éméchés, se rendent dans une fête mondaine chez l’ami Ragain, où Frede sème une joyeuse pagaille et où Belin se livre à une joute homérique avec Bulot, qui n’est autre que… son directeur de chaîne !

Le lendemain, au réveil, la gueule de bois se double d’un total trou de mémoire. Jacques est tout surpris de découvrir la présence de Frede dans la salle de bains, encore plus d’apprendre qu’il lui a parlé de mariage. Là où elle se montre déjà amoureuse, il ne manifeste qu’agacement et excitation.

Et voilà France Roche qui débarque avec son équipe, pour une interview… qui finalement n’aura pas lieu. Bulot vient de téléphoner. Belin est licencié. Frede, tombée de haut et n’appréciant pas de passer pour la femme de ménage, s’apprête à aller prendre son train pour Metz. Jacques se ravise, fonce dans un taxi et la rattrape sur l’esplanade du Trocadéro dont les fontaines, quelques heures plus tôt, au cours de cette nuit d’ivresse, s’étaient mises à jaillir comme par enchantement, pour eux seuls.