EN COMPAGNIE D ANTONIN ARTAUD

Paris de l'après-guerre. Dans une boîte de nuit de Saint-Germain-des-Prés, un jeune poète inconnu, Jacques Prevel, écoute une chanteuse de jazz en compagnie de son amie Jany. Il attend avec impatience ce jour désormais très proche, où, après neuf années d'internement, Antonin Artaud quitte l'asile de Rodez pour revenir à Paris, vivre parmi ses rares amis.

Jacques Prevel écrit à celui qu'il considère comme son maître et lui fait parvenir ses poèmes. Artaud lui a répondu par une longue lettre. Il est à Paris. Dans un café, Jacques se fait présenter le poète-acteur. Malgré les compliments d'Artaud, le contact semble froid. Pourtant, Jacques s'efforce d'entrer dans ce monde impénétrable où s'est réfugié Artaud qui, outre l'écriture, consacre une grande partie de son temps, à Colette, une jeune comédienne amoureuse de lui, et à Marthe, qui éprouve probablement les mêmes sentiments. Jacques lui fournit les doses d'opium qu'il juge nécessaire «à l'accomplissement de son œuvre». Il lui rend visite à la maison de santé d'Ivry.

Malgré son dévouement à Artaud, Jacques ne cesse d'écrire; il partage le reste de sa vie entre deux femmes, Jany et Rolande; mais les rapports sont de plus en plus difficiles et tendus. Il en va de même avec les amis du poète maudit, qui découvrent que Jacques lui procure la drogue qu'il demande. À sa façon, Artaud accepte son amitié : l'un et l'autre sont à la recherche d'un inaccessible absolu. Rolande est enceinte de Jacques, mais le jeune homme aime toujours Jany.

Les relations avec Rolande deviennent violentes. Artaud se sent de plus en plus seul, malgré l'attachement de Jacques, dont la santé se détériore. Artaud n'est pas au mieux, non plus. Hospitalisé, Jacques est sauvé de justesse. Artaud se sait condamné, il en fait part à son ami convalescent. Il meurt quelques jours plus tard. Perdu dans la foule des derniers amis, Jacques assiste à l'enterrement du poète.