LE QUART D HEURE AMERICAIN

Ferdinand avait décidé de partir en Thaïlande au volant de sa voiture. En fait, il va à peine quitter la banlieue parisienne. Suivi par une voiture de Radio 1, il entend au transistor la voix de l'animatrice, Bonnie, indiquer son numéro d'immatriculation et lui demander de s'arrêter... une enveloppe l'attend, qui contient peut-être la fortune. D'émotion, il dérape en contrebas de la chaussée : voiture inutilisable, et à peine 60 francs dans l'enveloppe ! Bonnie se sent responsable et le réconforte chez elle.

La nuit qu'ils passent ensemble est pour l'un et l'autre une révélation inattendue. Mais cette grande asperge ambitieuse prend soudain peur d'avoir à assumer publiquement la compagnie de ce petit gros à demi chauve et mal habillé. Réintégrée à la radio, elle évince son amie Marjolaine auprès de l'animateur-vedette François-Albert, et ne cesse d'être partagée entre ses soucis d'apparence, ses reniements et sa réelle attirance pour Ferdinand.

Elle se rend chez lui, succombe à leur désir réciproque, puis s'éloigne, se montrant réservée et froide. Et ainsi de suite. Ferdinand se lasse, se révolte, n'accepte plus d'être le jouet de tels caprices. Bonnie ne sait le retenir, car déjà, ayant perdu tout espoir, il redonne réalité à son projet de départ en Asie.

Mais cette fois, pas plus que la précédente, il ne va bien loin. Il s'arrête, téléphone à l'émission de Radio 1, destinée aux âmes en détresse. L'animatrice habituelle est remplacée ce soir-là par... Bonnie, qui prodigue ses bons conseils au désespéré. Ferdinand les suit à la lettre, et lui demande de vivre avec lui.