Belle fille, grande, sculpturale, mais d'intelligence moyenne, Marie exerce son commerce galant sur les trottoirs de Marseille. Comme elle a du cœur et des principes, elle reprend avec elle son fils Simon âgé d'une douzaine d'années qui, jusqu'alors avait vécu à la campagne. La mère et le fils s'entendraient bien, attendu que le jeune garçon éprouve de l'adoration pour elle et que, philosophe par force, il accepte plutôt bien le défilé de la clientèle nombreuse de Marie.

 Mais le petit cœur de midinette de Marie a battu pour Monsieur Paul. Bellâtre dans le bon style et modèle idéal de tous les souteneurs présents et à venir, Monsieur Paul est paresseux, il boit à l'occasion et sa lâcheté n'a d'égale que sa cupidité. Simon entre très vite en conflit avec l'individu qui s'accroche solidement à Marie, alors que l'enfant voudrait que sa mère ne vive que pour lui. L'affaire, mal engagée, ne peut suivre qu'une pente dangereuse. Ivre de jalousie et de dégoût, Simon tente d'abord le suicide.

 La mort l'ignore; il décide alors de tuer Monsieur Paul; celui-ci se révèle invulnérable et il faudra que ce soit deux anciens complices, venant régler leurs comptes qui descendent ignominieusement le malfrat. La vie pourrait continuer ainsi. Mais Simon a besoin d'air pur. Son ami, le bon capitaine, lui propose un long voyage, il sera mousse. Seule, Marie continuera ses allées et venues dans l'ombre des maisons, et, dans l'eau des rigoles, regardera des morceaux de ciel.