PATRIE

Alors que les Flandres sont opprimées par les troupes du roi d'Espagne, un grand seigneur, le comte de Rysoor, a noué des contacts secrets avec Guillaume d'Orange qui s'efforce de libérer le territoire de sa patrie.

Marié à une femme très belle et plus jeune que lui, Rysoor a pour fidèle lieutenant dans sa lutte contre l'occupant, son meilleur ami, Karloo, en qui il a une totale confiance. Au retour d'une de ses expéditions clandestines auprès du prince d'Orange, le comte est appréhendé par les Espagnols qui le conduisent devant le duc d'Albe, gouverneur de la ville.

Rysoor nie tout de suite avoir franchi le mur d'enceinte; il s'est promené à l'intérieur de la ville mais a passé la nuit dans son hôtel. Le duc d'Albe, sceptique, fait comparaître un officier qui loge chez Rysoor. L'Espagnol confirme ce que vient de déclarer le comte. Il a vu ce dernier sortant de la chambre de sa femme. Une querelle a même éclaté; l'officier a dégainé et a coupé son adversaire à la main. Le duc d'Albe rend sa liberté à un homme désemparé.

La révolte est près d'éclater, Rysoor doit donner des ordres à Karloo. C'est à ce moment qu'il aperçoit la main blessée du jeune patriote et comprend tout. Cependant l'intérêt de la patrie est en jeu. Il fait donc taire sa souffrance, mais néglige la passion folle qui dévore Elizabeth; qu'importent pour elle les Flandres et ses combattants : éperdue, elle court chez le duc d'Albe, révèle le complot, trahit les siens sous la condition que Karloo soit épargné.

Le gouverneur, implacable, et déçu de n'avoir pu capturer du même coup, Guillaume d'Orange condamne au bûcher tous les conjurés. Avant d'aller mourir, Rysoor adjure Karloo de les venger en tuant le traître qui les a livrés. C'est en retrouvant Elizabeth que Karloo découvre l'infamie, il la poignarde et court rejoindre ses amis sur le bûcher.