LE PETIT CHOSE

Ruinée par la révolution de 1848, la famille Eyssette a été obligée de vendre la fabrique où elle vivait bourgeoisement. Le père s'est installé à Lyon avec sa femme et ses deux fils, Jacques et Daniel.

Ce dernier, muni d'une bourse, entre comme externe au collège de Lyon. De taille chétive, et à cause de son nom imprononçable, il est surnommé «Le Petit Chose». Les ennuis financiers s'aggravant, le père Eyssette est contraint de partir sur les routes comme commis-voyageur. Tandis que Jacques décide d'aller tenter sa chance à Paris, Daniel abandonne ses études pour entrer comme pion au collège de Sarlande.

Des ennuis l'y attendent, malgré la salutaire influence de l'abbé Germane, entraîné par des collègues plus âgés, il fréquente le Café Barbette, rendez-vous des sous-officiers de la garnison. Il s'endette, est chahuté par ses élèves. Une malheureuse affaire de subornation provoque son renvoi de l'établissement. Désespéré, il tente de se suicider.

Son frère Jacques, qui a trouvé une place de secrétaire, le recueille à Paris. Daniel s'installe dans une mansarde à Saint-Germain-des-Prés et se découvre une vocation de poète. Il tombe amoureux de l'élégante et frivole locataire du premier, la chanteuse Irma Borel. Elle l'entraîne dans une aventure peu glorieuse, où il perd toute dignité.

C'est encore Jacques qui le remet dans le droit chemin. Le brave Pierrotte, porcelainier de son état, accueille l'enfant prodigue, et Camille, sa fille, qui avait été un temps amoureuse de l'aîné, reporte son affection sur le petit frère. Daniel trouvera enfin le bonheur auprès d'une compagne aimante, mais aura la douleur de perdre Jacques, terrassé par les privations.