JERICHO

1944. Les Allemands occupent toujours Amiens, mais le vent de la guerre a tourné et un énervement mêlé de peur gagne peu à peu les occupants. Tous les prétextes sont bons pour incarcérer les Français, soupçonner et traquer les habitants.

Le commandement militaire vient de désigner un certain nombre d'internés appartenant à toutes les catégories sociales pour servir d'otages. Un train chargé d'essence et qui stationne en gare peut être l'objet d'un attentat, auquel cas les otages seront aussitôt fusillés.

Attaqué par la Résistance, le train saute; l'ordre tombe; les otages vont être exécutés à l'aube. C'est la nuit la plus longue qui va se dérouler pour le médecin patriote comme pour le clochard, pour le lâche trafiquant du marché noir, pour le hobereau local, pour le maire, le pharmacien ou l'instituteur. Chacun se prépare à la mort, chacun réagit selon son tempérament.

Mais, à Londres, la R.A.F. a pu être prévenue aussitôt. Une escadrille va tenter l'impossible; effectuer un raid sur la ville, bombarder la prison aux premières lueurs du jour, afin que les murs en s'écroulant, tels ceux de Jéricho, libèrent les condamnés.

Le miracle réussit; au moment où le dernier espoir s'éteint dans le cœur des otages, l'attaque a lieu, la prison s'ouvre et les condamnés qui réchappent du bombardement rejoignent le maquis pour participer aux ultimes combats.