L AUTRE COTE DE LA MER

Pied-noir, Georges Montero est resté à Oran après l'indépendance de l'Algérie, continuant à diriger son entreprise de conserverie d'olives. Au cours de l'été 1994, il se rend à Paris pour subir une opération de la cataracte. Ainsi retrouve-t-il sa sœur Marinette, qu'il n'a pas revue depuis plus de trente ans et qui, n'ayant jamais accepté qu'il ne soit pas revenu, l'exhorte à rester définitivement en France.

Son ami Belka, émigré récent, le pousse également en ce sens. Un différend oppose les deux hommes : dans le dos de Georges, Belka a manigancé la vente de la conserverie. Le jeune chirurgien ophtalmologue chargé de l'opération, Tarek Timzert, est un " beur " qui, lui, a coupé tout lien avec ses racines et leur culture. L'Algérie constitue néanmoins pour lui et son patient un lien de discussion vite mu en amitié.

Georges accepte l'hospitalité qui lui est offerte et côtoie ainsi les difficultés éprouvées par son hôte, chez qui il est, un soir, agressé par deux hommes, Boualem et un jeune excité, venus le forcer à vendre. Refusant de céder, il se rend dans le sud en vue de l'achat d'un pressoir pour son entreprise. Offrant sa voiture, Tarek accompagne Georges qui, après un détour, visite son autre sœur, Claudine. Celle-ci, tout comme Marinette, s'inquiète encore du secret de la disparition mystérieuse de " leur " René, qui serait mort emmuré en 1962. Georges les rassure : dix ans plus tard, il a eu la certitude qu'il s'agissait d'un autre René.

De retour à Paris, il retrouve Maria, qui fut autrefois son amour de jeunesse et qui pourrait désormais partager sa vie pour de bon, pour peu qu'elle accepte les risques quotidiens dans une Algérie déchirée par les folies meurtrières d'un intégrisme prêt à assassiner même un chanteur-vedette de raï.

Pour Georges et Tarek, ces quelques jours auront été révélateurs. L'un et l'autre y voient désormais plus clair dans les choix qui s'imposent à eux.