UN DEUX TROIS SOLEIL
Comédie dramatique de 1993
Réalisation, scénario et dialogues de Bertrand BLIER Directeur de la photographie Gérard DE BATTISTA Musique de KHALED, Anton BRUCKNER et Gabriel FAURÉ Montage de Claudine Merlin
avec Marcello Mastroianni Denise CHALEM
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Sortie le 18 août 1993
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Résumé
La banlieue de Marseille, le soleil, les terrains vagues, les HLM où les gens s’entassent derrière des portes numérotées, des gens qui attendent et qui espèrent, à l’affût d’un peu de tendresse. Victorine a grandi là, avec les autres gosses, avec son père, immigré grec qui force beaucoup trop sur le pastis, avec sa mère qui débloque... tellement que Victorine aimerait bien en changer, de mère, et la remplacer par Gladys, épouse d’un CRS, Africaine tout en chair qui sait réchauffer les corps et ranimer les âmes. Elle s’appellerait Perle et irait à l’école, heureuse, en arborant des cheveux tressés et un visage éclatant. Mais elle s’appelle Victorine, quand elle sera grande elle sera loubarde et se fera violer, à moins que son destin bifurque et qu’elle découvre vraiment l’amour avec un spécialiste de ces choses-là, comme Petit Paul, beau gosse du genre à prendre une balle dans le dos par un enfoiré protégeant son magnétoscope. Comment vouloir grandir, au milieu de tout ça ? Heureusement, les gens qu’on aime ne meurent jamais. Victorine présente son premier amour à son papa, qui promet de boire moins. Mais Marcel, le tenancier de débit de boissons, ne l’entend pas ainsi. Lui, il vit en vendant la mort à petit feu. Victorine se venge sur l’enfoiré maniaque du survêt et du 22 long rifle. Les mecs comme lui, elle adore les faire flamber en les arrosant d’essence. Et puis elle tuerait bien sa mère aussi, en la jetant du haut d’un pont sur un train d’ordures ! Le train, le train-train, le destin bifurque à nouveau avec Maurice, rencontré dans un train de banlieue. Une tronche de futur mari comme celle-là, c’est tout vu, faut pas discuter. À vingt-cinq ans, elle aura déjà deux gosses, et puis d’autres encore, tellement qu’on ne saura plus distinguer les siens de ceux des autres venus se nourrir à la même table. Et puis le chômage de Maurice, et puis la mère omniprésente qui se mêle de tout, et puis le vieux papa immigré qui ne dessaoule plus, et qui en meurt. Lui qui ne savait plus retrouver ni son immeuble ni sa porte, le voilà qui l’ouvre, sa porte, numérotée 722, sur un monde de soleil, lumineux, chaud... comme dans son pays.
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