CHERI

Paris, 1913. La " Belle Époque " s'achève. Un soir, dans un bar, un garçon à l'air taciturne est reconnu par une consommatrice, fardée comme une vieille cocotte. Lui, c'est Chéri, un gigolo qui porte encore beau, elle une ancienne " copine " qu'il a connue autrefois, alors qu'ils fréquentaient le salon de Léa de Lonval, une des reines du Paris qui s'amuse.

Il la raccompagne chez elle. Des photos vont raviver leurs souvenirs... La mère de Chéri, Charlotte Peloux, avait eu une vie fertile en aventures galantes. Son amie Léa, demi-mondaine encore très attirante, la reçoit avec son jeune fils, Fred dit " Chéri ", dans son hôtel particulier de Neuilly, où se pressent des dames d'âge mûr et de réputation variable; outre " La Copine ", on y trouve Mme Algonza, une douairière excentrique, " La Baronne ", déguisée en garçonne, la grosse Lili ou encore Marie-Laure, une bourgeoise à l'élégance un peu voyante, flanquée de sa fille, la chaste Edmée. Le fils Peloux est la coqueluche de ces dames. Mais c'est Léa qui l'attire le plus, malgré trente ans de différence d'âge.

Sa mère ferme les yeux sur cette liaison, tout en rêvant pour son fils d'un beau mariage; Edmée lui paraît un parti idéal. " Chéri " se fait tirer l'oreille, préférant l'existence dorée que lui assure sa riche protectrice. Finalement, le mariage a lieu. Le couple part en voyage de noces, mais le jeune homme ne peut oublier Léa, partie se consoler sur la Côte d'Azur.

La Copine raconte ce qui s'est passé ensuite; les efforts de la mère Peloux pour consolider une union qui bat de l'aile, les vains efforts de Léa pour tromper son chagrin de femme délaissée, la jalousie morbide de Chéri, de brèves retrouvailles qui se solderont par une douloureuse rupture...

Elle doit brusquement s'interrompre, un télégramme lui annonce le décès de sa mère. Resté seul, Chéri, au comble de la mélancolie, se tire une balle dans le cœur.