L EAU FROIDE

Paris, 1972. Christine et Gilles sont élèves de la même classe; enfants de parents divorcés, ils sont livrés à eux-mêmes. Si le garçon, qui vit avec son père, s’arrange de la situation, occupé à divers trafics, disques volés ou bâtons… de dynamite, Christine, en revanche, est écartelée entre sa mère, qui a un amant et qui appartient à une secte religieuse, et son père, un brave quincaillier. Elle voudrait retrouver l’équilibre et aimer Gilles, mais sent que le garçon n’est pas assez fort. Après un vol à l’étalage, et alors que son ami réussit à s’échapper, Christine est arrêtée et placée par son père en institution psychiatrique. Gilles, lui, renvoyé du lycée, se dispute avec son père, taillade froidement des banquettes de métro et se rend à une fête dans une maison abandonnée.

Christine est là : elle a fui l’institution. Une longue nuit commence : musique, danse, grand feu, «joints» qui circulent. Le bonheur grave qu’ils éprouvent est perturbé par l’arrivée de la mère de Christine et de son ami Mourad, qui veulent ramener la fugueuse. Mais ses amis la cachent. Christine convainc Gilles de partir avec elle dans une communauté qu’elle prétend connaître. «Toi pour moi, moi pour toi», dit-elle. Il hésite et finit par accepter.

Ils se retrouvent dans une région enneigée. Lors d’une halte dans une grange, Christine se rend seule à la rivière proche, y pénètre nue puis revient se coucher près du garçon. Au matin, Gilles se réveille : elle a disparu. Il marche jusqu’à l’eau et ouvre la lettre laissée par Christine : ce n’est qu’une feuille blanche.